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Nantes Space System veut faire décoller sa propre fusée !

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Une nouvelle association étudiante a vu le jour à Polytech Nantes sur le campus de la Chantrerie : Nantes Space System. Sa dizaine de membres audacieux travaillent d’arrache-pied pour faire décoller une fusée en juillet 2024 à l’occasion du C’space. Raynald Dumas, président de l’association, nous présente ses ambitions.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Raynald Dumas, je viens de rentrer en 3ème année de formation ingénieur Electronique et technologies numériques en septembre. Je sors de deux années de cycle préparatoire PeiP que j’ai suivi à Polytech Orléans. Pendant ces deux années, j’étais engagé en tant que trésorier au sein d’une association étudiante, « Space Tech Orléans », dont l’objectif est de construire une fusée étudiante. Dès mon arrivée à Polytech Nantes, j’ai fondé Nantes Space Systems afin de reproduire cet objectif au sein de ma nouvelle école.
 

Pourquoi avoir créé cette association à Polytech Nantes ?

Je voulais transmettre ma passion que j’ai pu découvrir à Polytech Orléans. Donc pourquoi ne pas la continuer ici ? De plus, cette association m’a permis de découvrir de nouvelles techniques et de rencontrer de nouvelles personnes qui, au fur et à mesure du temps, deviennent de bons amis. C’est pour moi une chose très importante. J’ai donc développé avec l’aide d’un ami l’association de A à Z pendant les vacances, pour démarrer au plus vite cette nouvelle association.
 

Quel est l’objectif de l'association Nantes Space Systems ?

Le but premier de l’association est de créer une fusée expérimentale d’environ 1m50 à 1m70 de longueur, ce qui équivaudrait à 1,5 km à 2,5 km d’altitude à son lancer. Nous allons construire toute la fusée sauf le moteur, car nous manquons de certification. Celui-ci ne nous sera délivré qu’au lancement de la fusée par le Centre National des Études Spatiales (CNES). Après avoir créé cette fusée ils pourront la faire décoller au « C’Space ». L'association Nantes Space Systems sera tout au long de l’année animée par des échanges avec Planète Science pour des vérifications de conformité de la fusée suite au cahier des charges instauré. Pour les membres de l’association, c’est aussi l’opportunité de pouvoir développer des connaissances dans des domaines techniques comme la mécanique ou l’électronique, dans un cadre professionnel.

 

Pouvez-vous nous parler plus en détail du C’space ?

C'space est un événement annuel situé près de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Il est organisé par une association «Planète science», un professionnel du domaine, en partenariat avec le CNES. Il consiste à faire décoller des fusées expérimentales étudiantes. Il y a beaucoup d’écoles d’ingénieurs qui y participent, tout d’abord avec le réseau Polytech nous avons Orléans ou même Paris Saclay, et maintenant Nantes. Il y a aussi de grandes écoles connues comme Sup-Aero, Supelec. En 2023, l'évènement a réuni à peu près 25 projets de fusées expérimentales (entre 1 à 2 fusées par clubs). C’est un événement qui se démocratise de plus en plus et rassemble beaucoup de personnes dans le développement et la recherche spatiale.
 

Pour les prochaines années, quels sont vos objectifs ?

Pour cette année, nous allons davantage nous focaliser sur la conception de la fusée pour qu’elle soit fiable et qu’elle ne se crash pas. Il est important de la récupérer pour pouvoir récupérer et traiter les données post vol. Nous ferons aussi des expérimentations pour établir les données de base, ce qui veut dire : l’inclinaison de la fusée, l’altitude, la vitesse, l’accélération et la position. Le calcul de la vitesse sera assuré avec un tube de Pitot. Qui, en un second temps, permettra de calibrer notre capteur de vitesse afin de faciliter les prochaines années. Puis l’année prochaine, vu qu’on aura plus d’ancienneté et de stabilité, on essayera d’étendre notre association aux élèves du campus de Gavy à Saint Nazaire. Aussi, pourquoi ne pas mettre en place plusieurs projets de fusées et à terme se lancer sur un projet de satellite. Et dans le meilleur des cas peut-être ouvrir un centre spatial universitaire porté par l’association, car il n’y a pas ce genre de centre dans l’ouest de la France. Alors, pourquoi pas nous ?
 

Comment allez-vous procéder pour construire cette fusée ?

Pour une fusée expérimentale, on estime notre projet dans les alentours de 3 000€. Pour parvenir à ce budget nous faisons des demandes de subventions auprès de l'école, du Crous ou au FSDIE de l’université. Nous sommes aussi à la recherche de partenariats. Nous comptons déjà un premier partenaire qui est Altium Designer, nous permettant d’accéder à un logiciel de conception de circuit imprimé (PCB). Nous avons aussi un autre partenaire en attente de contrat avec l’entreprise RS Components, qui pourrait nous aider dans l’achat de matériel. Nous sommes activement à la recherche de partenaires, sous forme de mécénat ou sous forme de dons, afin de financer l’achat de matériels pour expérimenter et par la suite réaliser la fusée.
 

Dans votre recherche de matériaux, avez-vous déjà une idée de ce qu’il vous faut ?

Oui, bien sûr, dans cette recherche de partenaires, nous allons chercher des entreprises qui pourraient nous approvisionner en composites. Il nous faudrait un tube de 80 mm de diamètre, soit en fibre de verre ou en fibre de carbone. Ainsi qu’un usinage de pièces en aluminium. Il est important aussi de penser à l’empreinte carbone de cette fusée. C’est pour cela qu’on a décidé de chercher des matériaux plus locaux, que ce soit d’un point de vue de l’exportation des matériaux et de sa fabrication. On a donc fait le choix de trouver tous nos composants en France.
 

Comment vous organisez-vous en interne pour porter ce projet de construction de fusée ?

On s’organise dans un premier temps en consacrant du temps de travail tous les jeudis après-midi, puis par la suite pour faire avancer le projet plus rapidement en travaillant chez nous. Il est nécessaire de faire un point au bout de 2 ou 3 semaines pour savoir ce que tout le monde a fait, ainsi que rebondir sur ce qui ne va pas pour l’améliorer. Sans pour autant tomber dans «l’esprit l’entreprise», car c’est important de rester dans une convivialité d’étudiants et de garder un plaisir à cette conception. Un juste-milieu est important pour qu’on puisse à la fin obtenir une fusée qui soit vraiment bien faite et montrer un travail d’ingénieur de qualité. Il est aussi important de mettre en avant Polytech Nantes et des capacités de ses élèves ingénieur.
 
Merci à Raynald Dumas pour cette interview, réalisée le 21 septembre 2023.
Mis à jour le 23 avril 2024.
https://polytech.ppksup.univ-nantes.fr/fr/une-ecole-sur-3-campus/actualites/nantes-space-system-veut-faire-decoller-sa-propre-fusee